Être parent, c'est embarquer dans une aventure riche et complexe, où chaque jour apporte son lot de découvertes, de défis et d'émotions intenses.

Entre les rires partagés et les nuits blanches d'inquiétude , entre les petites victoires du quotidien et les moments de doute, vos émotions vous accompagnent en permanence, souvent en silence.

Ce que vous ressentez en tant que parent, qu'il s'agisse de joie, de stress ou même de tristesse, ne reste pas sans impact sur vos enfants.
Vos émotions, même celles que vous pensiez bien cacher, agissent comme un miroir.
Leur sensibilité leurs permet de capter vos  humeurs, vos tensions ou vos moments de vulnérabilité.

Ce que vous taisez, ils le devinent parfois sans comprendre ce qu'ils ressentent.
Ce silence peut devenir un mur entre vous et eux, nourrissant incompréhensions et/ou malaises.
Et si vous appreniez à mettre des mots sur ces émotions ?
Et si au lieu de les dissimuler, vous les utilisiez pour créer un pont vers vos enfants ?

Ce dialogue émotionnel, bien que parfois difficile, peut transformer vos émotions et offrir à vos enfants un modèle précieux pour gérer leurs propres ressentis.

A travers cette réflexion, je partage une expérience personnelle, des clés concrètes pour mieux naviguer entre émotions et communication, et un appel à ouvrir ce dialogue essentiel pour renforcer le lien qui vous unit à vos enfant.

Une histoire qui fait réfléchir. 

Il y a quelques années, alors que je travaillais en crèche, une rencontre m'a profondément marquée.
Paul, un petit garçon de 2 ans, arrivait chaque matin accompagné de sa maman.
Ce jour-là, comme à son habitude, je l'ai accueilli avec un sourire et un mot chaleureux.

Mais cette fois, quelque chose clochait.
La maman de Paul avait les yeux embués. Son sourire semblait porter un poids, une douleur qu'elle essayait de dissimuler.

Après un moment d'hésitation, elle a lâché quelques mots, fragiles mais sincères.
Elle vivait un deuil, sa propre mère venait de les quitter.
Tout en parlant, elle m'a confié que Paul semblait lui aussi perturbé. Il dormait mal, se réveillait souvent en pleurs.
c'est alors que je lui ai proposé une idée, simple mais souvent oubliée : 
"Et si vous lui expliquiez ce que vous ressentez ? "

Avec des mots simples et adaptés à son âge.
Je lui ai expliqué combien les enfants sont des éponges émotionnelles.
Le lendemain cette maman est revenue. Son regard était différent, plus léger, comme libéré d'un poids. 
Elle m'a tendu un sourire, cette fois sincère, et m'a simplement dit : "MERCI ."
Une rencontre, un mot, un geste, est une leçon universelle.

Pourquoi partager ses émotions. 

Partagez vos ressentis, c'est leur donner la possibilité de comprendre, de s'identifier et de grandir dans un cadre sécurisant et bienveillant.
C'est leur apprendre que toutes les émotions, même les plus inconfortables , peuvent être accueillies, exprimées et traversées.

En partageant vos émotions, vous offrez à vos enfants un modèle précieux.
lorsque vous ouvrez un dialogue émotionnel, vous leur montrez que leurs ressentis comptent aussi.
Cela renforce votre confiance mutuelle et instaure une communication authentique.
c'est un environnement où chacun se sent libre de s'exprimer.

Quand vous traversez une période difficile, vos enfants le ressentent. Cela peut les laisser face à des situations qu'ils ne savent pas interpréter. 
Il est bon de leur expliquer en y mettant des mots simples, vous leur donnez les clés pour comprendre.

Comment parler des émotions. 

Pour parler de vos émotions à vos enfants, choisissez des mots simples et adaptés à leur âge.
Vos petits comprennent mieux des phrases courtes et concrètes.

Exemple : "Maman est fatiguée aujourd'hui parce qu'elle a beaucoup travaillé, mais je suis heureuse d'être avec toi. "

Votre ton et votre attitude jouent un rôle clé. Mettez-vous à leurs hauteur, regardez-les dans les yeux, et utilisez votre voix douce et apaisante.
Vos enfants son sensibles à votre intonation et à votre langage corporel.
Certains outils peuvent aussi faciliter la communication comme les livres sur les émotions.

Les peluches ou les poupées peuvent être d'excellents médiateurs en les faisant vivre.
Intégrer des rituels pour rendre le partage des émotions naturel.
Vous pouvez instaurer un moment chaque soir pour discuter de votre journée.
Avoir un tableau des émotions avec des visages simples permet à votre enfant de pointer ce qu'il ressent et vous pouvez faire de même.

Et faire des câlins !!!!! 

Une réflexion sur les générations et les émotions.

Aujourd'hui, on réfléchit ensemble à l'impact des générations sur la manière de gérer et de partager nos émotions.
Quand vous étiez enfant, peut-être que vos parents ne parlaient pas beaucoup de leurs sentiments.

Dans certaines familles, montrer ses émotions, c'était perçu comme une faiblesse.
On disait souvent : " Sois fort, arrête de pleurer, les grandes personnes ne montrent pas leurs émotions. "
Et vous, maintenant que vous êtes parents, vous vous demandez peut être si vous devriez faire différemment.
Est-ce qu'il faut tout montrer ? Tout expliquer ? Ou au contraire garder certaines choses pour soi.

Vos enfants, eux, vivent dans un monde où les émotions ont pris une place différente.
On les encourage à les exprimer, à mettre des mots sur ce qu'ils ressentent. C'est une chance, mais c'est aussi une responsabilité pour vous.
Vous êtes leur premier modèle, leur première référence. Alors comment trouver cet équilibre entre partage et protection ?

Quand ne pas partager ses émotions avec vos enfants.

Il y a aussi des moments où il ne vaut mieux ne pas partager. Vos enfants n'ont pas besoin de tout savoir, surtout si ce que vous ressentez concerne des soucis d'adultes.

Des problèmes financiers, des tensions professionnelles ou des disputes familiales peuvent les angoisser inutilement.
Ils ont besoin de se sentir en sécurité, de savoir que, même si les adultes vivent des émotions, tout est sous contrôle.
Vous pouvez leur dire :  "J'ai beaucoup de choses en tête, ce n'est pas à toi de t'en inquiéter. Tout va bien pour toi. " 

Les questions des enfants une porte ouverte sur les émotions.

Quand vos enfants posent des questions, c'est souvent parce qu'ils sentent les choses avant même que vous ne les nommiez.
Vous avez peut-être remarqué à quel point ils sont sensibles à vos silences, à vos soupirs, à vos regards.
Ils ressentent tout.

Quand ils demandent : " Pourquoi tu es triste ? "

Vous pouvez répondre : " Je suis triste parce que ma journée a été difficile, mais ça va aller. "
C'est leur manière de chercher à comprendre le monde des adultes.
Ces moments sont précieux. Ils vous offrent l'occasion d'expliquer les émotions avec simplicité.

Enfin se pose la question de l'héritage émotionnel que vous voulez leur transmettre.

Est-ce que vous voulez qu'ils grandissent en ayant peur des émotions, comme certaines générations ?
Ou bien qu'ils apprennent à les accepter, à les comprendre, et à en faire une force ?
Vous avez le pouvoir de briser certains schémas, de créer une nouvelle dynamique familiale où les émotions sont reconnues, mais toujours dans un cadre rassurant.

Et vous, qu'en pensez-vous ?
Comment gérez-vous les émotions avec vos enfants ?
Avez-vous l'impression d'avoir trouvé cet équilibre entre, leur en dire suffisamment pour qu'ils apprennent, mais pas trop pour qu'ils restent sereins ?
Est-ce que vous vous autorisez, vous aussi, à être imparfait dans votre rôle de parent, à chercher votre propre chemin ?

Partagez moi vos réflexion en commentaire, je serais ravie de partager avec vous sur ce sujet !

BONUS!!!!
Quelles phrases pour vous aider à dialoguer !!

" Tu semble un peu pensif(ve), tu veux qu'on en parle ? "
" Quand j'étais petit(e), il m'arrivait aussi de me sentir comme ça. "
" Peux-tu m'expliquer avec tes mots ce qui te tracasse ? "
" Même si je suis un peu fâché(e), je t'aime toujours très fort. "
" Quand tu ressens quelque chose, tu peux toujours venir me le dire, je suis là pour toi. "
" Parfois même les grands se trompent ou on peur, mais on trouve des solutions. "
" Merci de m'avoir posé cette question, ça montre que tu fais attention aux autres. "
" Aujourd'hui, je suis un peu fatigué(e), mais ça va aller. "