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Quand l’amour parental semble s’éteindre

Quand l’amour parental semble s’éteindre

Il y a des pensées qu’on n’ose pas prononcer à voix haute. Des émotions qu’on refoule, honteuses, au fond de soi, par peur d’être jugé, étiqueté comme un mauvais parent.
Et pourtant, elles existent. Ce sentiment déroutant que l’amour pour son enfant a disparu, remplacé par de l’agacement, de la fatigue, voire de l’indifférence.
Ce tabou, si lourd à porter, mérite qu’on le mette en lumière.

Quand on ne veut plus rentrer chez soi

« J’étais garé devant chez moi, moteur éteint, les mains crispées sur le volant. Je n’arrivais pas à sortir. Je savais que dès que je passerais la porte, ça allait recommencer : les hurlements, les crises parce que le verre n’était pas de la bonne couleur, les jouets éparpillés, les pleurs incessants. Je ne voulais plus jouer avec lui. Je ne voulais plus rien. Je voulais juste… qu’on me laisse tranquille. »
Ces mots, ce sont ceux de Claire, maman d’un petit garçon de deux ans et demi. Son regard est fatigué, sa voix lasse, mais sa douleur est profondément humaine.

Elle n’est pas seule. De nombreux parents traversent ce genre de moments. Des moments où le lien avec leur tout-petit semble rompu, où l’amour paraît s’être effacé derrière l’épuisement.

Cet amour semble s’évaporer 

Chez les parents d’enfants en bas âge, ce sentiment de détachement peut surgir brutalement, sans crier gare. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer :

L’épuisement parental : véritable burn-out émotionnel, quand les nuits sont hachées depuis des mois, quand l’enfant réclame sans cesse, crie, s’oppose, fait des colères pour tout et rien… le cerveau parental ne suit plus. Il passe en mode survie.

Le manque de temps pour soi : les jeunes enfants ont besoin d’une présence constante. Il devient presque impossible de respirer, de penser, de juste… exister en tant qu’individu.

Les attentes irréalistes : on nous vend l’image d’une parentalité heureuse, pleine de câlins et de tendresse. Mais dans la réalité, il y a aussi des moments de rejet, d’envie de fuir, d’agacement profond. Et personne ne nous prépare à ça.

Un tabou parental lourd à porter

La pression sociale reste immense. On idéalise l’amour parental, on le veut inconditionnel, immédiat, permanent. Mais dans la vraie vie, il arrive que ce lien se trouble, que l’on ressente de la distance, de la colère ou même… rien du tout.

« Je n’en pouvais plus. J’attendais juste qu’il dorme. Je regardais l’heure en espérant que la soirée passe vite. Mais il se relevait toutes les cinq minutes, m’appelait pour un doudou, un verre d’eau, un câlin… Et au fond de moi, je ne ressentais plus que de la lassitude », confie Célia, mère d’une petite fille de 3 ans.

Ces témoignages ne sont pas rares. Ils sont la preuve qu’on a besoin de parler, sans honte, sans masque.

 Retrouver le lien quand il semble perdu 

Ce n’est pas une fatalité. Ce n’est pas « la fin de l’amour ». C’est une alerte. Une invitation à se recentrer, à prendre soin de soi pour mieux se reconnecter à son enfant.

Accueillir ses émotions sans se juger : Ressentir du rejet ou de l’indifférence ne fait pas de vous un mauvais parent. Ce sont des signaux d’une souffrance, qui mérite attention.

Chercher du soutien : Des séances de coaching, une thérapie, des groupes de parole.
Parler, poser des mots sur ce que l’on vit est souvent libérateur, et permet de trouver des solutions.

Se réapproprier son espace personnel : Prendre soin de soi permet d’être pleinement présent pour notre enfant. Se réapproprier son équilibre personnel est souvent la première étape pour s’aimer pleinement.

Repenser la relation : Quand le quotidien devient écrasant, il peut être utile de chercher de nouvelles façons d’entrer en contact avec son enfant, basées sur ses centres d'intérêts actuels.

L’amour parental : un lien vivant.

Aimer un enfant, ce n’est pas vivre dans un état d’amour constant. C’est une relation vivante, fluctuante, parfois intense, parfois distante. Et c’est justement parce que ce lien est précieux qu’il peut être fragilisé, dans une histoire qui se construit jour après jour.

Au cœur de tout : la présence parentale

Même quand le cœur est épuisé, même quand l’envie semble avoir déserté, votre présence reste une preuve silencieuse d’amour. Ce verre d’eau qui est tendu pour la cinquième fois dans la nuit. Cette histoire racontée du bout des lèvres, les yeux lourds de fatigue. Ce bisou déposé à la hâte sur un front endormi, alors que tout en vous ne rêve que de calme.

Ces gestes, si petits en apparence, sont immenses en vérité. Ce sont eux, les fils invisibles qui tissent le lien. Même quand le cœur semble absent, même quand la tendresse se fait lointaine, ces gestes disent : je suis là. Et parfois, c’est en les répétant, même sans y croire, que l’amour reprend racine.

Il revient doucement. D’abord comme un frisson discret. Un regard échangé. Un éclat de rire inattendu. Une main qui cherche la vôtre. Puis il grandit à nouveau, nourri par cette fidélité, par cette constance, par cette présence obstinée malgré les tempêtes.

Au cœur de ces périodes troublées, une vérité profonde s’impose : la parentalité ne se résume pas à ce que l’on ressent. Elle est plus vaste. Elle est un engagement du cœur, même quand le cœur tremble. Elle est une promesse muette : je suis là pour toi, même quand je suis vidé, même quand c’est flou.

Et c’est dans cette fidélité aux petits gestes du quotidien que les sentiments positifs retrouvent leur place. Pas à pas. Comme s’ils se souvenaient soudain de leur maison. L’amour revient. Il n’était jamais vraiment parti. Il attendait juste qu’on le laisse respirer à nouveau.

 

Sandra, coach parental

Sandra, coach parental

Plus de 20 ans d'expérience dans la puériculture en crèche, maman de trois enfants, je vous accompagne et réponds à toutes vos questions.

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