Tétine, pouce, objets de réassurance, doudou….
Aujourd'hui, je veux partager avec vous une pépite littéraire qui m’a particulièrement marquée.
Il s’agit d’un extrait du livre" Mon enfant, ses préoccupations sont les miennes " publié l’an dernier par une femme que je respecte profondément :" Monique Riboulet," psychologue pour enfants.
Un détail qui rend ce livre encore plus spécial à mes yeux : Monique est aussi la grand-mère paternelle de mon fils. Oui, une figure inspirante et essentielle dans ma vie familiale. Le livre, préfacé par le célèbre Jean Epstein, aborde avec finesse et sensibilité le rôle crucial des objets de réassurance (tétines, pouces, doudous…) dans la vie des tout-petits. Impossible pour moi de résister à l’envie de vous le partager.
Alors, installez-vous confortablement.
Jamais d’aventure sans mon doudou ! Parole d’enfant.
Le réflexe de succion, qui émerge dès le troisième mois de grossesse, est un besoin inné. Il joue un rôle essentiel pendant la première année de vie : nourrir, explorer et apaiser. Comme le disait Françoise Dolto, la bouche est pour le bébé comme une "troisième main". Tout passe par elle : découvrir, toucher, goûter et, surtout, se rassurer.
Certains enfants optent pour la tétine, d’autres pour leur pouce, et parfois, aucun des deux. Tout cela est parfaitement normal.
La tétine, entre apaisement et dépendance
Savez-vous qu’à une époque, la tétine était bannie en France pour des raisons de santé publique ? Aujourd’hui, elle est omniprésente, parfois même conseillée dès la maternité. Objet de confort et de plaisir, elle apaise les pleurs en un clin d’œil et sécrète des endorphines, ces hormones du bien-être. Mais attention, son utilisation doit rester mesurée.
Dans son livre, Monique Riboulet souligne :
"La tétine, bien qu’efficace, peut rapidement devenir une solution de facilité pour les parents. Elle calme certes, mais elle peut aussi détourner l’enfant de ses propres mécanismes d’apaisement et le rendre dépendant."
Conseils :
- Évitez de donner systématiquement la tétine. Observez les besoins de votre enfant
- Privilégiez les moments où elle est vraiment nécessaire. fatigue, détresse, ou pour l’aider à s’endormir.
Le pouce, l’autonomie en libre-service
Contrairement à la tétine, le pouce appartient à l’enfant. Il le trouve seul, en toute autonomie, et l’utilise à son gré. C’est un geste apaisant qui accompagne souvent les moments d’angoisse ou de séparation.
Comme l’explique Monique :
"Le pouce offre à l’enfant une certaine autonomie émotionnelle. Il est toujours disponible, ne tombe pas, et ne dépend pas des adultes."
Pour les parents, l’arrêt de la succion du pouce est souvent plus naturel que celui de la tétine, car il se fait progressivement, au rythme de l’enfant.
L’objet de réassurance, une présence symbolique
Dès les premiers mois, un foulard ou un tissu imprégné de l’odeur maternelle peut devenir un précieux allié pour rassurer l’enfant, surtout en cas de séparation. Mais attention, cet objet ne remplit sa fonction que s’il fait des allers-retours entre la maison et le lieu de garde.
Monique Riboulet précise :
"Un tissu portant l’odeur maternelle peut offrir une véritable 'niche sensorielle' à l’enfant, lui rappelant la chaleur et la sécurité de sa maman."
Le doudou, un compagnon pour grandir
Enfin, vient l’étape du "doudou", cet objet transitionnel décrit par Donald Winnicott. Vers la fin de la première année, il symbolise le début de l’autonomie de l’enfant. Le doudou devient une extension de lui-même, un compagnon de confiance dans ses explorations du monde.
Lucie, 2 ans et demi, illustre bien ce lien unique :
"Dès son retour à la maison, elle cherche son doudou. Elle le cajole, lui raconte sa journée, et se rassure à travers lui. Un véritable confident !"
Quelques conseils pratiques pour parents et professionnels
- Respectez les choix de votre enfant. Que ce soit le pouce, la tétine ou le doudou, laissez-le décider ce qui lui convient le mieux.
- Évitez la suppression brutale. Diminuez progressivement l’usage de la tétine ou du doudou pour éviter une frustration trop importante.
- Mettez des mots sur les émotions. Accompagnez l’usage de ces objets par des paroles rassurantes :"Tu as besoin de ta tétine ? D’accord, mais après, on la repose."
- Encourager l’autonomie. Proposez à votre enfant de ranger son doudou ou sa tétine dans un espace dédié lorsqu’il n’en a pas besoin.
Ces objets de réassurance, bien que essentiels, ne sont que des outils. Ce qui compte avant tout, c’est le lien affectif que vous créez avec votre enfant. Alors, tétine, pouce ou doudou… Qu’importe, tant qu’il se sent aimé et compris.
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des anecdotes ou des astuces sur ces compagnons du quotidien ? Partagez-les avec nous en commentaire !
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